En 1989, dans une épave grecque, venant de Syrie et échouée vers 130 avant J.-C. au large de la Toscane, les archéologues remontaient au milieu de produits de commerce, un nécessaire qui a certainement dû appartenir à un médecin grec dont 136 pixides (flacon) en buis et des boites en étain. Parmi ces dernières, une boîte renfermaient des comprimés de 3 cm de diamètre, de couleur verdâtres qui avaient parfaitement résisté à 2000 ans d’immersion… Il s'agit des premiers médicaments parvenus jusqu'à nous.
Pixide en buis à usage médical retrouvée dans l'épave - Soprintendenza Toscana
Deux échantillons ont fait l’objet d’une étude d’ADN, présentée à un congrès d’archéologie biomoléculaire qui se tenait à Copenhague ces jours-ci. Bilan : il s’agit bien de pilules médicinales incluant différents ingrédients:amidon, cire d'abeille , résine de pin, un mélange de graisses animales et/ou végétales, mais aussi carotte, radis, céleri, oignon sauvage, chêne, chou, alphalpha, millefeuille, hibiscus…. ! Au vu du contenu, leschercheurs pensent qu'il puisse s'agit d'un collyre ou d'un antiseptique cicatrisant pour soigner les plaies.
Pixides de buis et boites en étain qui renfermaient les pilules, conservées au Museo Archeologico del Territorio di Populonia. Photo Emanuela Appetiti
Bref, pour la première fois, des pilules antiques vont pouvoir être confrontées aux recettes des médecins et pharmacologues de l’Antiquité, tels Dioscoride (40 av. – 90 apr. J.-C.) ou Galien de Pergame (v. 129-201 ap. J.-C.), qui servirent de bases pharmaceutiques jusqu’à la période industrielle.
L’étude a été menée par Alain Touwaide et Robert Fleischer du Smithsonian’s National Zoological Park, Washington DC (USA).
Source : New Scientist