L'exposition réalisée par le musée archéologique de Bavay ( Nord) qui a été présentée au public depuis avril 2010 est prolongée jusqu'au 18 janvier 2011 (source Conseil général du Nord).
Présentation de l’exposition
Le musée/site archéologique départemental à Bavay s’arrête chaque
année, à l’occasion d’une grande exposition, sur un aspect essentiel
et souvent méconnu de la culture galloromaine.
De la culture à la consommation
À travers le blé, la société romaine apparaît sous un jour inédit : des "moissonneuses" poussées par des ânes, des distributions publiques
de blé, du pain destiné à accompagner des huîtres... Pour le moins
surprenantes, ces découvertes renseignent également sur les grandes
orientations alimentaires, économiques, commerciales, politiques
et même religieuses des Romains. Plus que des miettes, le blé
dévoile une facette essentielle de
la société romaine.
Le blé, l’autre or des Romains rassemble pour la première fois une
centaine d’objets issus de collections
françaises, italiennes, belges et
hongroises. Serpes, meules, moules
à gâteau, cornes d’abondance, statuette
de Fortuna et bien d’autres objets plongent
le visiteur dans l’intimité d’une civilisation. La découverte de ces objets exceptionnels, dont certains n’ont jamais été exposés en France, se fait à la lueur de panneaux explicatifs,
d’animations pour les enfants, d’une vidéo reconstituant la récolte du blé, d’une boulangerie pompéienne reconstituée... Une exposition passionnante, résolument tournée vers le grand public.
Les points forts de l’exposition
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Plus de 100 objets issus de collections françaises et étrangères.Un programme d’animations pour toute la famille.La reconstitution d’une boulangerie pompéienne.Un film inédit reconstituant la récolte du blé à l’époque romaine.
Le parcours muséographique
Du labour des champs jusqu’à la consommation du pain chez les Romains, le musée/site archéologique départemental à Bavay propose de suivre le cheminement du blé, révélant au passage un quotidien et une vision du monde. En contrepoint, la présentation des sources historiques et scientifiques montre comment se sont constituées les connaissances sur ce sujet.
Pour les jeunes visiteurs, un petit guide dédié au 8-12 ans les accompagne dans un parcours ludique à travers l’exposition.
Le travail dans les champs
L’exposition débute dans les champs de blé de l’Empire romain. L’économie agricole y occupait une place essentielle. Du labour à la moisson, le visiteur découvre les objets utilisés pour le travail des champs : aiguisoir, faucille, serpe, fourche, houe, joug, araire et le vallus, la "moissonneuse gauloise". Apparaissent alors des champs de blé bien différents de ceux que l’on connaît aujourd’hui, avec des techniques de production et des espèces aujourd’hui disparues.Les rites et les croyances
La suite de l’exposition plonge le visiteur dans les rites et les croyances de la société romaine. Les Romains prenaient un soin tout particulier à s’assurer de la pax doerum, la bienveillance des divinités pour chacune de leurs actions. L’importance qu’accordait la société romaine à la production du blé s’exprimait donc naturellement via une religiosité très riche autour de la céréale. Ainsi, parmi les nombreuses divinités et fêtes agricoles, la déesse des moissons Cérès assurait la fertilité des champs.Le commerce et le stockage
La troisième partie du Blé, l’autre or des Romains est consacrée au commerce et au stockage du blé. L’Empire romain représentait une vaste zone de libre échange à monnaie unique. Grâce à un réseau de voies maritimes et terrestres, les grandes zones de production agricole, comme la Sicile, l’Égypte et l’Afrique du Nord, alimentaient en céréale les nombreux habitants de Rome (1 million d’habitants). Le visiteur découvre également les différents modes de stockage, comme les entrepôts d’Ostie, qui assuraient la préservation et l’acheminement des denrées.La consommation
Le visiteur découvre ensuite que le blé constituait la base de l’alimentation des Romains, consommé sous forme de bouillie, de galette et de pain. Ainsi, meules domestiques,
moulins hydrauliques, boulangeries étaient familiers à toutes les classes sociales. Pour le pouvoir, garantir du pain et des jeux aux citoyens Romains était crucial. Les distributions publiques de blé étaient une composante essentielle de la politique romaine.Les données historiques et scientifiques
Pour finir, l’exposition présente les données historiques et scientifiques qui ont fondé les connaissances sur le blé dans l’antiquité romaine. Les textes antiques, la carpologie (étude des graines et des fruits), l’archéoentomologie (étude des restes d’insectes), l’étude des meules, l’archéologie du pain et la numismatique (études des monnaies) sont ainsi présentés aux visiteurs.Quelques objets majeurs
Faucille
Fer ; L. 28 cm ; l. 6,3 cm
Esplanade d’Arles, Musée départemental Arles Antique.
Complète, elle comporte trois rivets pour la fixation du manche en bois qui ne s’est pas conservé. Tout comme la serpe, la faucille est un outil en fer à tranchant courbe, utilisé pour la moisson.Stèle figurant Priape
Calcaire ; H. 51 cm ; l. 22,5 cm ; prof. 9,5 cm
Budapest, Musée national hongrois.
Priape est représenté sous forme d’un personnage barbu, soulevant sa cape pour accueillir des fruits. Ce geste laisse entrevoir son sexe en érection. À ses pieds, un panier rempli de fruits. Priape est le fils de Vénus et de Bacchus. Il est pourvu d’un sexe démesuré et grotesque. Généralement, il est représenté comme le protecteur des jardins et des vergers.Sesterce de Néron
Alliage cuivreux ; 23,03g
Paris, Bibliothèque nationale de France.
64 après J.-C.
Au revers, vue sur le port d’Ostie. En haut, on distingue un phare surmonté par Neptune. En bas, le Tibre est personnifié sous les traits d’un personnage allongé tenant un gouvernail et un dauphin. Au centre sont représentés onze bateaux de tailles diverses. Le port est entouré par des quais à gauche et par des brise-lames à droite.Moule à gâteaux
Terre-cuite ; diam. ca 13-18 cm ; ép. ca 1,4-1,8 cm
Savaria (aujourd’hui Szombathely, en Hongrie), Budapest, Musée national hongrois.
Fin IIe-début IIIe siècle après J.-C.
Ces moules à crustulum (gâteau romain spécialement fait à la période du Nouvel An) ont été découverts à Savaria (capitale de la province romaine de Pannonie Supérieure). Différentes représentations sont illustrées sur ces moules allant de la scène érotique à la représentation d’une divinité.
Guirlande avec épis de blé
Enduit peint ; L. 85,3 cm ; l. 45,5 cm
Maison du Cryptoportique à Pompéi, Naples, Musée archéologique national, IIe style pompéien, vers 40 av. J.-C.
Le fragment représente une guirlande constituée en partie d’épis de blé et de fruits. De nombreux graffiti sont présents. Ce fragment est un élément de la paroi décoré d’une maison pompéienne.Catillus
Grès ; diam. conservé : 61 cm ; diam. de l’œil (circulaire) : 19 cm ; H. conservée : 56 cm,
Amiens, rue Frédéric-Petit, Musée de Picardie.
Il s’agit d’un catillus (ou meule supérieure) de type pompéien (c’est-à-dire à traction animale). Cette meule est incomplète, seule la partie centrale avec les trous d’emmanchement est conservée. Deux aménagements latéraux quadrangulaires diamétralement opposés accueillent les trous d’emmanchement carrés. Chaque trou d’emmanchement est complété par deux perforations latérales pour le maintien du dispositif d’actionnement.