Vient de paraitre aux éditions des Belles Lettres "Carrhes, 9 juin 83 avant JC, anatomie d'une défaite de Gusto Traiana.
Dans la plaine de Carrhes, le 9 juin 53 avant J.-C., une armée de cavaliers venus d'Iran et d'Asie centrale barre la route aux cinquante mille hommes que Rome a envoyés conquérir l'empire rival des Parthes.
Pendant que le gros de l'armée des Parthes, commandée par le roi Orodes II se bat en Arménie, une armée romaine de conquête, composée de sept légions, commandée par l'ambitieux triumvir Marcus Licinius Crassus (qui partage le pouvoir avec Pompée et César et qu'il rêvé de dépasser en gloire) attaque l'empire parthique.
Sûr de la puissance de son armée, il va trouver son chemin des troupes d'élites de nobles cavaliers , soit 1000 cataphractaires (impresionnants cavaliers lourds, de la très haite noblesse armés d'une lance et protégé tout comme son cheval, par une armure intégrale en écailles) et 9000 cavaliers archers, et des esclaves commandée par le général Eran Spahbodh Rustaham Suren-Pahlav, dénommé "Surena" par les auteurs antiques.
Armée romaine de période tardo-républicaine
Les deux armées ne sont jamais battues l'une contre l'autre : aux légions d'infantrie compactes, adeptes du combat rapproché, s'opposent une armée extrémement mobile de harcèlement, associée à des cataphractaires, diposant d'une très grande puissance de frappe. Seule une cavalerie légère romaine de 4000 mille hommes dont 1000 auxilaires gaulois, fournis par Cesar, peuvent rivaliser avec la cavalerie parthe.
Cavalier-Archer parthe - Ier siècle av JC - dessin Jonnhy Shumate avec son aimable autorisation
Accablés sous les flèches des Orientaux, les Romains sont réduits à l'impuissance: malgré une lutte acharnée, une contreoffensive de cavalerie menée par le fils même de Crassus qui y trouva la mort, plus de la moitié des légionnaires sont tués, beaucoup d'autres seront capturés et déportés. Suprême déshonneur, l’ennemi s’empare de leurs enseignes. Des années seront nécessaires à Rome pour effacer cette honte. Le général Marcus Licinius Crassus, l’homme qui dix-huit ans auparavant avait vaincu Spartacus et fait mettre en croix le long de la voie Appienne six mille esclaves et gladiateurs rebelles, trouve une mort sans gloire peu après la fin des combats. Son cadavre outragé est abandonné sans sépulture.
Cette bataille a donné un coup d’arrêt à une conquête du monde qui paraissait pourtant irrésistible. Rome a été bloquée par une armée dont la compétence, la puissance et surtout la capacité de
résister au redoutable dispositif de la légion avaient été sous-estimées.
Dans un récit alerte et passionnant, Giusto Traina fait revivre une des batailles les plus importantes de l’histoire militaire de l’Antiquité, et une des plus grave défaite romaine,
qui marque le début d’une guerre incessante entre Rome et l’Iran.
Localisation de la bataille de Carrhae