Au moyen d’une scénographie étonnante, le visiteur pénètre dans un village gaulois par le biais de reconstitutions. Une maison grandeur nature prend place dans la grande salle
«Aquitaine». Présentée en «éclaté» et accompagnée de son mobilier, elle permet au visiteur d’en comprendre la construction, l’agencement, et la manière de vivre des Gaulois, avant
tout agriculteurs et artisans :
Des ateliers de forgerons et de bronziers, de potier et de verrier, toujours reconstitués, montrent les techniques et les savoirs-faires reconnus dans tout le monde antique des artisans
gaulois.
Le travail du bois est illustré par un facsimilé d’une pirogue gauloise monoxyle (taillée dans un tronc) découverte dans le lac de Sanguinet est exposé.
• Les échanges
Plusieurs types d’échanges régionaux ou lointains sont évoqués : la circulation des monnaies, l’importation de produits méditerranéens (vaisselle, amphores) via les fleuves, la
circulation du sel entre la côte atlantique et le sud-ouest de la Gaule. Ces échanges sont illustrés par des objets et une carte de répartition.
Des amphores et de la vaisselle de luxe situent l’Aquitaine dans les circuits économiques d’importation et de redistribution des produits d’origine grecque, étrusque ou
romaine.
Les monnaies gauloises sont, à l’origine, des imitations de monnaies méditerranéennes. Les monnaies pictones, nitiobroges, pétrocores, sotiates, tarbelles et des autres peuples du
sud-ouest de la France sont mises en regard
des monnaies «modèles» (monnaies méditerranéennes, statères d’or de Philippe de Macédoi (père d'Alexandre le Grand) ne, drachme d’Emporion, drachme de Rhodè).
• Le site archéologique de "Lacoste" : un vilage d'artisans gaulois du II ème siècle avant JC
Le site de Lacoste, découvert en 1954 , fut fouillé récemment par l'Inrap de manière extensive en 2007-2008, dans la la petite commune de Mouliets-et-Villemartin en Gironde .
C’était une agglomération artisanale qui, au IIIème siècle avant J.-C., rayonnait à l’échelle de sud ouest de la Gaule. D'une superficie d'environ 30 ha, les
artisans s’y sont regroupés pour mettre en commun leur savoir-faire, et fabriquer des objets à échelle industrielle. Cette agglomération était parfaitement organisée, avec ses lotissements,
ses ateliers de forges, où l’on fabriquait des fibules (petits objets) et des pièces d’armement, ses poteries, sa place du marché. On y importait du vin du sud de l’Italie, que l’on
échangeait ou que l’on achetait : on ne cultivait pas encore de vigne en Gaule ; ce sont les Romains qui la planteront. Lacoste était le gros "centre commercial" de la région.
Lacoste : outillage et fibule de fer
Rassemblant outillages divers, lingots de fer, monnaies, fibules, bracelets et céramiques, la salle «Lacoste» présente une agglomération de l’âge du Fer, à la fois comptoir
marchand, mais aussi village d’artisans bronziers, potiers et forgerons aux contacts des peuples celtes et aquitains.
. Lacoste : Plastron de cuisrasse en bronze figurant deux guerriers celtes au combat ( photo © P. Ernaux, Inrap)
Voir la video des fouilles du site de Lacoste en 2008 (Inrap) :
• La parure
La parure est un marqueur culturel important qui différencie les groupes de façon géographique mais aussi chronologique. La caractérisation des deux âges du Fer s’est historiquement
faite à partir de l’évolution stylistique des fibules découvertes dans les sites d’Hallstatt et de la Tène. Un large échantillon de ces fibules sera présenté, ainsi que des perles
et des fragments de bracelet en verre ou en lignite. Des torques et des bracelets en bronze ainsi que des agrafes de ceinture participent également à la parure des populations
gauloises et seront
aussi proposés au public.
Le magnifique torque en or du trésor de Tayac, II-Ier siècle ava JC - conservé au musée d'Aquitaine
• La guerre
Les peuples gaulois ont une réputation de grands guerriers. La valeur des guerriers gaulois est amplement liée à leur armement et leur connaissance du métal. Casques, épées,
pointes de lances et de flèches sont autant de témoignages de l’adresse des forgerons et des bronziers gaulois. L'armement gaulois inspirera considérablement celui des armées
romaines.
Casque gaulois en fer et bronze de Boe - Lot et Garonne - Ier siècle av JC
• La société gauloise
Un ensemble d’objets archéologiques expose la manière de vivre des Gaulois dans leur société: objets de la vie quotidienne (pince à épiler, rasoir, clef, etc.), outils,
faisselles, céramiques, pesons (pour métiers à tisser), fusaïoles (rouelles assurant la rotation régulière du fuseau lors du tissage de la laine), etc.
La présentation des rites funéraires se fera avec des objets du premier âge du Fer. Le matériel trouvé lors de fouilles de nécropoles autour du Bassin d’Arcachon, de la vallée de
la Leyre, d’ensembles des Landes et des Pyrénées Atlantiques (Laglorieuse, Ibos, Bougarber, etc.), expose au visiteur les différents types de pratiques funéraires (nécropole,
tumulus). Ce matériel se caractérise par du mobilier métallique, des mutilations ou des déformations d’armes, des urnes.
• La fin de l’indépendance gauloise
Le fil chronologique de l’exposition s’arrête sur la bataille d’Uxellodonum, ultime bataille de la Guerre des Gauyles de Jules César, qui marque la fin de l’indépendance gauloise et le
début de la romanisation. Une vitrine complète lui est consacrée avec notamment l’exposition d’armes, de balles de frondes, de pointes de balistes, etc.
Uxellodunum : Stimulus : piège romain qui était disposé autour des camp : la pointe inférieure du stimulus était plantéedans une buche, placée dans un trou, et dépassant légèrement du
sol : il est facile d'imaginier les dégats que cela pouvait causé à un pied de guerrier gaulois ou sabot de cheval...
Uxellodunum : Pointe de flècle de scorpion, retoutable catapulte romaine pouvant tirer avec précision à 200 m
• La romanisation
La romanisation montre l’apparition de traits romains en Aquitaine: nouvelles habitudes alimentaires, architecture de pierre (Bordeaux, Dax), enduits peints et mosaïques
(Bordeaux, Périgueux) et premières productions viticoles (Bordeaux, Tarbes, Villeneuve-sur-Lot).
• L’univers spirituel et les croyances
Les Gaulois honorent des dieux divers, aux personnalités et aux fonctions assez floues. Il n’existe pas de mythologie fixe et officielle. Les traces archéologiques de lieux de
cultes sont très exceptionnelles. Cette rareté est compensée par la découverte de témoins archéologiques où transparaissent des gestes symboliques. Ce matériel est présent dans
l’exposition: des bustes en pierre représentants des divinités ou des ancêtres, des trésors monétaires déposés et enterrés comme offrandes à des divinités, le dépôt d’un puits à
Vieille-Toulouse, le contenu de la tombe à char de Boé, etc.
Tête d'un gaulois moustachu en calcaire découverte au niveau du grand hôtel de Bordeaux - I er siècle avant JC
• Les types de sites archéologiques
Un dernier espace est consacré aux types de sites archéologiques à partir d’exemples aquitains : agglomérations (Bordeaux et Villeneuve-sur-Lot), sites fortifiés
(Saint-Étienne-de-Lisse, Roquelaure) et nécropole (Pouydesseaux). Le résultat des fouilles de Bordeaux occupent une place de choix dans cette salle. Cet espace recense les
découvertes récentes, notamment en matière d’archéologie préventive, et enrichit les connaissances sur l’âge du Fer.
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